Pour moi, tout a commencé à la fin des années 70. Un des copains de mes parents qui passait dans notre auberge espagnole m’avait offert un modèle réduit d’un coupé sport, rouge, genre Ferrari ou Opel GT, ou Bizzarini…

Nichée sur les hauteurs au fin fond du Beaujolais, notre maison était la dernière du monde connu dans le coin. Au-delà s’étendait plus d’une trentaine de kilomètres vides de toutes habitations ou routes bitumées. Sur ces territoires déserts, entre cow-boys et indiens, j’ai choisi le camp des sauvages. J’allais, nu, affronter des tribus adverses, je construisais des camps retranchés et des huttes rituelles, j’invitais tous les gamins du village dans des jeux de guerre très codifiés pendant lesquels nous parcourions des distances insensées, à pied ou à vélo…

Cette petite voiture rouge était la quintessence du destrier pour un chevalier, ou d’un mustang pour un guerrier sioux. Aussitôt déballée de son papier cadeau, j’ai eu l’impression de tenir entre mes mains une œuvre uniquement faite pour moi.

Ça n’aura pas duré plus de 24h.

J’ai toujours su où je l’avais perdu, et je l’ai cherché au même endroit pendant des années. Sans succès. De cet hymen dont la vie me priva si tôt, j’acquis la certitude qu’un jour, je reviendrais aux bagnoles.

Bien des années passèrent, et je ne fus pas pressé de me présenter au permis de conduire. D’autant qu’un autre copain, universitaire et Proustien, me fit passer mes premiers galons de pilote de 10 à 14 ans au volant de différentes Porsche type G , sur la petite route qui menait à notre baraque.

Malgré quelques choix intéressants, comme une Méhari ou une splendide 4L avec laquelle j’ai doublé ma première Porsche, j’ai fait comme tout le monde, mes premières voitures n’étaient que des déplaçoirs à la hauteur de mon budget. Et puis un jour, mon père m’a aidé à acheter une Jaguar S-Type, en souvenir de notre MKII 3.8 dans laquelle il m’emmenait, enfant, à l’école du village…

Seulement voilà, il y avait cette petite voiture rouge, dont je ne me suis jamais souvenu le modèle. Au final, la seule marque de sportive avec laquelle je m’étais confronté, celle dont le caractère a toujours collé à l’idée que je me faisais du mien, c’était une Porsche !

Je savais que je voulais une ancienne. J’ai acheté une 996 en croyant économiser sur l’entretien. J’avais tort. Vite revendue, j’ai trouvé ma première Classic, un coupé 2.0 T. Rouge. Mais comme souvent lors d’un premier achat du genre, je me suis fait refiler un saucisson…

Et puis la chance. Le vilain coupé est refourgué, on me propose un Targa. Toujours rouge.

Aujourd’hui, après plus de cinq années passées à bord de mon 2.0 T 1969 restauré en carrosserie et moteur, après avoir organisé sept éditons des rallyes VIRADA CLASSICA & BIANCA, qui ont toutes fait l’objet d’articles dans le magazine spécialisé Speedster, j’ai choisi de me lancer dans l’aventure des Touringers.

Et comme dirait Georges Pernoud : « Bonne route ! »

Vous ais-je précisé que Vaillante avait été livré neuve en 1968, année de la naissance de la squaw et de son indien ?

Autant je ne suis pas fan de whisky, mais si tu tâtes de l'Armagnac on va pouvoir discuter
Pour l'année de la voiture, je crois qu'on est nombreux à tourner autour de nos années de naissance. Madeleine de Proust, souvenirs d'enfance, tout ça. C'est logique.
(@DS : non je ne suis pas né en 1924 )

Je ne savais pas que tu avais été bercé par le vrombissement du XK en 3.8..

Magnifique moteurs aux envolées lyriques et aux vocalises envoûtantes...

Je comprends mieux ta sensibilité à la chose automobile..

EB

Graham écrit: Autant je ne suis pas fan de whisky, mais si tu tâtes de l'Armagnac on va pouvoir discuter
Pour l'année de la voiture, je crois qu'on est nombreux à tourner autour de nos années de naissance. Madeleine de Proust, souvenirs d'enfance, tout ça. C'est logique.
(@DS : non je ne suis pas né en 1924 )

j'ai rien dit !

oh l'vieux chnoc

Perso, j'ai toujours préféré les classic aux type G,... même étant de 75

Ben justement, si vous voyez passer jolie petite SC de 180ch pour faire un sleeper, faites-moi signe...