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Soutenez le musée Henri Malartre !
- indienestmonnom
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15 Sep 2018 10:48 - 10 Déc 2018 18:57 #5325
par indienestmonnom
indienestmonnom a créé le sujet : Soutenez le musée Henri Malartre !
Les anciennes ont la cote, c’est indéniable. Pourtant, les musées automobiles connaissent une importante baisse de fréquentation depuis la création du premier d’entre eux, le Musée Henri Malartre à Lyon. La Direction des Musées de France reconnait que « La baisse de la fréquentation que l’on observe depuis un certain temps dans les musées a pu entraîner la fermeture de certains établissements, provoquant un climat de morosité dans le milieu ». Leur situation a d’ailleurs conduit la FFVE (Fédération française des véhicules d’époque) à créer en son sein un « collège des musées ».
De 160000 visiteurs en 1978, le Musée Henri Malarte n’en a enregistré que 31000 en 2016 (source : data.culture.gouv.fr/explore/dataset/fre...es-musees-de-france/ ), avec un public essentiellement constitué de scolaires. A l’aulne de ce constat sévère, la municipalité de Lyon – propriétaire du musée depuis son achat en viager par la mairie de Louis Pradel en 1972 – a plusieurs fois essayé de trouver des solutions à cette désaffection : agrandissement et création d’un « Musée international des transports et de l’automobile » avec la Fondation Berliet dans les années 80, privatisation en fin 90, une expertise par Artcurial fut même annoncée en 2010, ce qui contribua à inciter le maire de l’époque, Gérard Collomb, à déclarer peu après que le musée n’était « pas à vendre », et que la volonté des élus était d’en faire un site de renommée nationale.
Car d’atouts, le Musée n’en manque pas. Implanté dans les murs et dans le parc du château de Rochetaillée-sur-Saône, un édifice trouvant ses origines au XIIe siècle, il est l’œuvre de toute la vie de Henri Malartre.
C’est en découvrant un atelier de récupération de métaux et de pièces automobiles en 1928 qu’il conçoit d’en faire une entreprise plus rationnelle, s’établissant rapidement comme un revendeur réputé dans l’agglomération. En 1931, il acquiert une Rochet Schneider de 1898 et décide, contrairement à son mode opératoire habituel, de la conserver et de la restaurer. Ainsi débute sa collection, qui durera jusqu’à son décès en 2005, à près de cent ans. Résistant dans la section « Transport », il est arrêté, torturé et déporté à Buchenwald. A son retour, il reprend son activité de démontage d’automobiles, et reconstruit ses locaux entièrement rasés avenue Berthelot.
En 1956, il fonde l’Association des Amateurs d’Automobiles Anciennes avec son frère Jean, Paul Melot, son ami de jeunesse Philippe Ville et l’historien Lucien Loreille. Les 3A, précurseurs dans la sauvegarde des véhicules anciens en France, se lancent dans l’organisation de sorties, d’expositions et de rallyes, et Henri organise sa première exposition en 1957 en présentant une soixantaine de véhicules de sa propre collection, sur le concept du salon de l’auto de 1905, année de sa naissance.
Ces évènements rencontrent un franc succès. Le nombre de voitures acquises par Henri Malartre augmente et il faut bientôt trouver de nouveaux locaux. En 1959, il apprend la mise en vente du château de Rochetaillée-sur-Saône. Le choix est rapide. Il se sépare de tous ces biens immobiliers en ville et investit les salles du château, démontant puis remontant méticuleusement ses autos pour les hisser dans la demeure. Deux halls seront construits ultérieurement dans le parc du château.
L’établissement ouvre ses portes le 31 mai 1960 et devient ainsi le premier musée de l’automobile de France. Il comptera bientôt plus d’entrée que tous les musées de Lyon réunis !
Depuis le 1er octobre 2015, le troisième directeur est une jeune femme trentenaire, Clarisse Despierres, qui est titulaire d’une maîtrise d’Histoire, spécialité Histoire des sciences, et d’un master Valorisation Culturelle et Patrimoniale. Elle succède à ce poste à Bernard Vaireaux, qui avait pris ses fonctions en 1990 en remplaçant lui-même Henri Malartre. Sous son impulsion, le musée multiplie les animations et les partenariats. On y organise régulièrement, dans le cadre des journées « Ça roule au musée », des balades d’un quart d’heure pour 10 ou 20€ à bord d’anciennes mythiques. Un sellier s’est installé dans la propriété et il travaille sous le regard des visiteurs. Une exposition BD y est également visible en ce moment, et la page Facebook du musée a enfin été mise en place.
La collection d’automobiles, constituée par Henri Malartre et occasionnellement enrichie par le musée, abrite une centaine de voitures de 1892 à nos jours, dont certaines prestigieuses ayant appartenu à des personnages célèbres : une des Mercedes d’Hitler ( www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-a...la-mercedes-d-hitler ), la Renault Espace de Jean-Paul II, la Packard décapotable d’Edith Piaf, l’Hispano Suiza de De Gaulle… On y trouve aussi une soixantaine de motos et side-cars de 1900 aux années 1960, une cinquantaine de cycles de 1818 (la draisienne) aux années 1960 (la bicyclette d’Anquetil), des véhicules de transport en commun lyonnais, des accessoires et des affiches.
A côté des modèles en taille réelle, le musée consacre un espace aux miniatures de véhicules anciens. Elle conserve notamment l’intégralité des modèles de la marque R.A.M.I. (Rétrospectives Automobiles Miniatures), créée en 1958 par Raymond Jarry, Henri Malartre lui-même, et Monsieur Koch (d’où le nom de l’entreprise, « JMK »). Les modèles de la marque – une quarantaine, réalisés entre 1958 et 1969 – sont inspirés de la collection d’Henri Malartre et suscitent encore aujourd’hui un grand intérêt de la part des collectionneurs.
Lyon a été une place forte de l’automobile au début du XXe siècle. Près de cent-cinquante marques de véhicules y ont vu le jour ! Berliet, Rochet-Schneider, La buire, Cottin-Desgouttes… certains constructeurs ont marqué leur époque, d’autres sont tombés dans l’oubli. Gageons que ce n’est pas le sort du musée Henri Malartre, qui reste un grand témoignage de l’histoire industrielle locale et dont la passion de son fondateur a ouvert la voie à des générations d’amateurs éclairés.
Bonne chance à toute l’équipe du musée dans la reconquête de son public !
Sources :
www.musee-malartre.com
france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne...alartre-1488157.html
france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne...alartre-1479269.html
www.linflux.com/lyon-et-region/1960-2010...-celebre-son-jubile/
www.leprogres.fr/rhone-69-edition-val-de...uto-change-de-regime
www.leprogres.fr/rhone/2016/02/24/claris...ce-du-musee-malartre
data.culture.gouv.fr/explore/dataset/fre...es-musees-de-france/
(crédits photos : www.yelp.fr/biz_photos/mus%C3%A9e-henri-...ill%C3%A9e-sur-saone )
De 160000 visiteurs en 1978, le Musée Henri Malarte n’en a enregistré que 31000 en 2016 (source : data.culture.gouv.fr/explore/dataset/fre...es-musees-de-france/ ), avec un public essentiellement constitué de scolaires. A l’aulne de ce constat sévère, la municipalité de Lyon – propriétaire du musée depuis son achat en viager par la mairie de Louis Pradel en 1972 – a plusieurs fois essayé de trouver des solutions à cette désaffection : agrandissement et création d’un « Musée international des transports et de l’automobile » avec la Fondation Berliet dans les années 80, privatisation en fin 90, une expertise par Artcurial fut même annoncée en 2010, ce qui contribua à inciter le maire de l’époque, Gérard Collomb, à déclarer peu après que le musée n’était « pas à vendre », et que la volonté des élus était d’en faire un site de renommée nationale.
Car d’atouts, le Musée n’en manque pas. Implanté dans les murs et dans le parc du château de Rochetaillée-sur-Saône, un édifice trouvant ses origines au XIIe siècle, il est l’œuvre de toute la vie de Henri Malartre.
C’est en découvrant un atelier de récupération de métaux et de pièces automobiles en 1928 qu’il conçoit d’en faire une entreprise plus rationnelle, s’établissant rapidement comme un revendeur réputé dans l’agglomération. En 1931, il acquiert une Rochet Schneider de 1898 et décide, contrairement à son mode opératoire habituel, de la conserver et de la restaurer. Ainsi débute sa collection, qui durera jusqu’à son décès en 2005, à près de cent ans. Résistant dans la section « Transport », il est arrêté, torturé et déporté à Buchenwald. A son retour, il reprend son activité de démontage d’automobiles, et reconstruit ses locaux entièrement rasés avenue Berthelot.
En 1956, il fonde l’Association des Amateurs d’Automobiles Anciennes avec son frère Jean, Paul Melot, son ami de jeunesse Philippe Ville et l’historien Lucien Loreille. Les 3A, précurseurs dans la sauvegarde des véhicules anciens en France, se lancent dans l’organisation de sorties, d’expositions et de rallyes, et Henri organise sa première exposition en 1957 en présentant une soixantaine de véhicules de sa propre collection, sur le concept du salon de l’auto de 1905, année de sa naissance.
Ces évènements rencontrent un franc succès. Le nombre de voitures acquises par Henri Malartre augmente et il faut bientôt trouver de nouveaux locaux. En 1959, il apprend la mise en vente du château de Rochetaillée-sur-Saône. Le choix est rapide. Il se sépare de tous ces biens immobiliers en ville et investit les salles du château, démontant puis remontant méticuleusement ses autos pour les hisser dans la demeure. Deux halls seront construits ultérieurement dans le parc du château.
L’établissement ouvre ses portes le 31 mai 1960 et devient ainsi le premier musée de l’automobile de France. Il comptera bientôt plus d’entrée que tous les musées de Lyon réunis !
Depuis le 1er octobre 2015, le troisième directeur est une jeune femme trentenaire, Clarisse Despierres, qui est titulaire d’une maîtrise d’Histoire, spécialité Histoire des sciences, et d’un master Valorisation Culturelle et Patrimoniale. Elle succède à ce poste à Bernard Vaireaux, qui avait pris ses fonctions en 1990 en remplaçant lui-même Henri Malartre. Sous son impulsion, le musée multiplie les animations et les partenariats. On y organise régulièrement, dans le cadre des journées « Ça roule au musée », des balades d’un quart d’heure pour 10 ou 20€ à bord d’anciennes mythiques. Un sellier s’est installé dans la propriété et il travaille sous le regard des visiteurs. Une exposition BD y est également visible en ce moment, et la page Facebook du musée a enfin été mise en place.
La collection d’automobiles, constituée par Henri Malartre et occasionnellement enrichie par le musée, abrite une centaine de voitures de 1892 à nos jours, dont certaines prestigieuses ayant appartenu à des personnages célèbres : une des Mercedes d’Hitler ( www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-a...la-mercedes-d-hitler ), la Renault Espace de Jean-Paul II, la Packard décapotable d’Edith Piaf, l’Hispano Suiza de De Gaulle… On y trouve aussi une soixantaine de motos et side-cars de 1900 aux années 1960, une cinquantaine de cycles de 1818 (la draisienne) aux années 1960 (la bicyclette d’Anquetil), des véhicules de transport en commun lyonnais, des accessoires et des affiches.
A côté des modèles en taille réelle, le musée consacre un espace aux miniatures de véhicules anciens. Elle conserve notamment l’intégralité des modèles de la marque R.A.M.I. (Rétrospectives Automobiles Miniatures), créée en 1958 par Raymond Jarry, Henri Malartre lui-même, et Monsieur Koch (d’où le nom de l’entreprise, « JMK »). Les modèles de la marque – une quarantaine, réalisés entre 1958 et 1969 – sont inspirés de la collection d’Henri Malartre et suscitent encore aujourd’hui un grand intérêt de la part des collectionneurs.
Lyon a été une place forte de l’automobile au début du XXe siècle. Près de cent-cinquante marques de véhicules y ont vu le jour ! Berliet, Rochet-Schneider, La buire, Cottin-Desgouttes… certains constructeurs ont marqué leur époque, d’autres sont tombés dans l’oubli. Gageons que ce n’est pas le sort du musée Henri Malartre, qui reste un grand témoignage de l’histoire industrielle locale et dont la passion de son fondateur a ouvert la voie à des générations d’amateurs éclairés.
Bonne chance à toute l’équipe du musée dans la reconquête de son public !
Sources :
www.musee-malartre.com
france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne...alartre-1488157.html
france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne...alartre-1479269.html
www.linflux.com/lyon-et-region/1960-2010...-celebre-son-jubile/
www.leprogres.fr/rhone-69-edition-val-de...uto-change-de-regime
www.leprogres.fr/rhone/2016/02/24/claris...ce-du-musee-malartre
data.culture.gouv.fr/explore/dataset/fre...es-musees-de-france/
(crédits photos : www.yelp.fr/biz_photos/mus%C3%A9e-henri-...ill%C3%A9e-sur-saone )
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