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Route Napoléon : la moins célébrée des routes célèbres

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06 Juil 2017 18:10 - 06 Juil 2017 18:34 #2707 par indienestmonnom
indienestmonnom a créé le sujet : Route Napoléon : la moins célébrée des routes célèbres
Le touringer est un kilométreur. Au volant de sa voiture ancienne, il roule tant que la voie est ouverte devant lui. Il cherche toujours les itinéraires les plus escarpés, les plus tournants, ceux qui offrent autant de points de vue que de satisfaction de pilotage. Il connait toutes les routes mythiques. Parmi celles-ci, la route Napoléon occupe une place de choix.

Pour un touringer, ce n’est pas tant la valeur historique du circuit - que l’Empereur suivit lors du « vol de l’aigle » à son retour de l’Ile d’Elbe - que celle de son tracé qui importe. Le trajet de la côte d’Azur à Grenoble permet en effet de traverser en toute saison quelque uns des départements de France les plus aptes à révéler notre habileté de conduite en véhicule historique.

Il fallut une semaine à Napoléon pour couvrir les 300kms qui le séparaient de Grenoble en accostant à Juan-les-Pins, le 1er mercredi 1er mars 1815, puis 15 jours de plus pour rejoindre Paris. Le « road-book » évita soigneusement de passer par les cols impraticables des Alpes du sud à cette saison pour les quelques milliers d’hommes qui accompagnaient l’Empereur, et se concentra sur les régions occidentales de la chaîne montagneuse. Franchissant les pré-Alpes du sud par St Vallier-de-Thiey et Castellane, poursuivant par Séranon, Digne et Sisteron dans les Alpes de haute-provence, Gap dans les Hautes-Alpes et enfin Grenoble en Isère, il a surtout été conçu pour engranger le maximum de soutien populaire sur son passage…

Entre 4 et 7 heures sont nécessaires pour suivre le parcours aujourd’hui, dont l'essentiel est constitué par la RN85. N’ayons pas peur de dire que la partie la plus intéressante pour un conducteur de véhicule se situe dans la moitié sud du voyage. Les petits villages de l’arrière-pays azuréen, le paysage rebelle et les routes sinueuses jusqu’à Castellane, raviront toujours les amateurs de trajectoires automobiles.

C'est sous l’impulsion de l'abbé Jules Chaperon, curé de la Martre et membre du syndicat d'initiative d'Artuby en 1913, que l’appellation de « route napoléon » vit le jour, à la suite de sa demande officielle auprès des pouvoirs publics de « décerner à la Route Nationale 85, le titre exceptionnel de Voie Napoléon comme sous les Romains, il y avait une voie Aurélienne ». La première guerre mondiale retarda le projet, mais son baptême eu finalement lieu le 1er juillet 1932.

La route fut ensuite l’objet d’une volonté de déclassement de la part des autorités (qui souhaitaient lui faire quitter la RN85 et emprunter davantage de départementales), ce qui donna lieu à la constitution d’une association chargé de défendre les intérêts des communes traversées. L'Action Nationale des Elus pour la Route Napoléon : l'A.N.E.R.N. est ainsi créée le 4 février 1969 à l'initiative du préfet Jacques Biget, maire de St Vallier de Thiey et de M. Bellon maire de St Auban, conseiller général. L'A.N.E.R.N. regroupe 42 communes situées sur la RN 85 qui couvre 5 départements et 2 régions.

Le Bicentenaire du retour de l’empereur en 2015 fut l’occasion de nombreuses festivités : reconstitutions, déambulations en costumes d'époque et expositions, qui ont suscité une large couverture médiatique et un intérêt renouvelé pour ce qui devrait d’ordinaire déclencher autant de passion que la Route 66. Le soufflé est depuis retombé.

C’est que notre « petit caporal » ne fait pas forcément recette de nos jours. Car même s’il reste pour tous un des personnages majeures de l’Histoire de France, le caractère violent - voire génocidaire - de son empire n’a plus sa place de nos jours. On retiendra que lors du bicentenaire de la bataille de Waterloo en 2015, et qui a réuni 200.000 spectateurs et 5000 figurants, pas un dirigeant français n'était présent ! Ajoutons qu’il n’y avait que 5% des figurants qui étaient de nationalité française…

En amont de ce désamour – ou de cet amour inavouable – ce sont surtout les collectivités qui marquent le pas. En l’absence d’investissement public et de volonté de la part des élus, la promotion de la route napoléon traine la patte. La signalétique (fort peu onéreuse, voire gratuite) n'est pas disposée, les élus boudent les assemblées générales de l'A.N.E.R.N et lorsqu’un effort est fait, il ne tient pas compte d’une action d’envergure, chacun n’œuvrant que pour son propre site. Il suffit cependant de constater l’engouement que suscitent les évènements existants pour se rendre compte du potentiel touristique de la route Napoléon comme unité, aussi cohérente que la route des Grandes Alpes…

Quand on pense à la notoriété de Nationale 7, par exemple...

À nous, maquisards, résistants aux grands flux, il conviendra que le développement marketing de la route Napoléon ne soit pas synonyme d’une trop grande fréquentation, afin de nous permettre de continuer à lover nos bolides au creux de ses flancs. Aux communes traversées, il serait logique que les bénéfices échoient. Mais finalement, les territoires ne désirent-ils pas conserver eux aussi une forme d’inaccessibilité ?

www.laprovence.com/article/edition-alpes/4523490/.html
www.route-napoleon.com/ (l’A.N.E.R.M.)
www.laroutenapoleon.com/
www.forum-auto.com/automobiles-mythiques...nnes/sujet386826.htm

Entre St Vallier de Thiey et Escragnolles :


Le parcours officiel :


Bicentenaire du retour de l'Aigle en 2015 :
Pièces jointes :

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