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Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
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14 Déc 2020 16:00 #7002
par Tomcat
Tomcat a créé le sujet : Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Ca faisait longtemps que je n’avais pas posté ici, alors avant de le poster sur le forum d'en face, je vous livre en avant-première le CR de mon roadtrip estival, non seulement parce qu'il a été fait en BMW mais aussi - et surtout - parce qu'il est volontairement tourné vers l'esprit "Touring".
L’an dernier j’avais été privé de roadtrip - en même temps d’avoir été privé de 911, et de cheville gauche - et j’attendais cet été avec grande impatience. Comme j’ai bien recollé tous les morceaux de la cheville, mais que ça prend un peu plus de temps pour recoller tous ceux de la 911, je me suis dit que je n’allais pas me laisser abattre, et pourquoi pas le faire avec la BM ?
Évidemment, ce genre d’aventure qui me faisait faire sans aucune crainte jusqu’à 9000km en 15 jours en 911 aircooled, se prépare avec une tout autre appréhension avec une 3.0 CSi qui est refroidie à l’eau et qui accuse quand même son demi-siècle. Donc cette année, pas de Road & Track Trip (enfin presque… on va y revenir) mais du beau et du vrai Touring, histoire d’accorder l’esprit du trajet et de la découverte à celui de la voiture.
J’avais donc prévu faire environ 3500 bornes – au final j’en aurai fait beaucoup plus - à travers le Morvan, puis direction le Lac de Côme, et enfin, une dernière portion dans les Alpes Suisses avec un campement à Andermatt, au carrefour de 3 cantons et 7 cols légendaires. Attention, il y a un peu de lecture, car je vais mêler à la fois du roulage, du patrimoine, de la culture, de l’histoire, de la bonne bouffe et pour l’anecdote, quelques hôtels qui savent recevoir…
Jour 1 - Romainville – Chailly sur Armançon / 308km
Départ donc mercredi matin, tranquille, pour traverser l’Auxerrois et l’Auxois et arriver dans l’après-midi après avoir gouté ces petites routes magnifiques que je vais pouvoir approfondir dès le lendemain.
J’établis mon camp de base au Château de Chailly, où j’avais déjà diné plusieurs fois avec quelques amis (Chris56, PapyR6, Neptune1381, etc.) lors d’un retour de Dijon, sans jamais y dormir et je m’étais juré qu’il fallait le faire. C’est fait.
L’hôtel est au pied d’un golf magnifique dans une petite vallée et on y dort très très bien. Le soir venu, je n'avais pas prévu le coup : plus de place au restaurant, eh oui il est déjà 21h, j’aurais pas dû rester aussi longtemps dans la piscine mais c’était boooon. Je cherche donc un resto à l'extérieur… La plupart sont fermés, ou ont terminé leur service restreint, et miracle, un numéro répond, il est à 10km, il est ouvert « jusqu’à 23h, parfois minuit (!) Ça dépend des clients mais ce soir c’est juste formule pizza à emporter », eh ben ça ira très bien! En plus le patron - très sympathique - a une belle Ami 8 dans son jus devant le resto.
Sur le chemin à l’aller je repère une petite halte avec table et banquettes, et au retour, me voilà en pleine campagne, soleil couchant, à dévorer ma pizza avec la voiture derrière moi. Une certaine idée de la liberté, mes vacances commencent bien
Jour 2 - Chailly sur Armançon – Auxois - Chailly sur Armançon / 206km
C’est parti pour une belle boucle qui va d’abord m’emmener aux limites de l’Auxois à l’abbaye de Fontenay. Je traverse des villages aux noms magnifiques : Soussey sur Brionne, Uncey le Franc, Massingy les Vitteaux, Dampierre en Montagne, La Roche Vanneau, Flavigny sur Ozerain, Menetreux le Pitois… Pas un chat sur la route, et le gros coupé enroule le ruban avec grâce et volupté. On est très loin de l’agilité de la 911, mais le chant du 6 cylindres est envoûtant et je me suis habitué à son roulis d’enfer et son poids plus proche de Pavarotti que de Carreras. Ça tangue, mais on se prend vite au jeu.
L’Abbaye de Fontenay est un lieu magnifique, et le peu de touristes présents me fait vraiment profiter de la quiétude du parc et des bâtiments.
A midi, je m’arrête déjeuner à Noyers sur Serein. Le village est superbe, les petites rues pavées, la rivière qui entoure le village, tout est beau et donne envie de flâner. Je déjeune au restaurant Les Millesimes, dont la terrasse improvisée dans la petite rue pavée est très pittoresque mais le service est uuuultra lent, il a beau être étoilé Michelin, vous pourrez passer votre chemin si vous venez ici, il y a d’autres restos sûrement plus efficaces et tout aussi bons.
L’après-midi, je repars en direction de Nitry, puis voutenay sur Cure, l’isle sur Serein, Montréal (Tabernacle !) et je prends la direction d’Epoisses pour raviver un vieux souvenir : à 18 ans le permis en poche j’étais parti 15 jours en vacances sur la côté d’azur en R5. Je me souviens m’être arrêté sur une aire de repos de l’A6 à proximité du village, et le parfum venant de la ferme visible à proximité, mêlé de fromage et d’étable qui embaumait l’air m’était resté en mémoire. 37 ans plus tard, la ferme en question a disparu, sacrifiée sur l’autel du TGV dont elle coupait visiblement la ligne, mais j’ai repris un shoot nasal bienfaiteur un peu plus loin au bord de la route… j’ai juste regretté de ne pas pouvoir repartir avec quelques beaux spécimens à déguster plus tard !
Jour 3 - Chailly sur Armançon – Morvan - Chailly sur Armançon / 252km
Aujourd’hui j’attaque une grosse boucle spéciale « Morvan » en prenant la direction de Thoisy la berchère, puis en contournant Saulieu, la Motte Ternant, Précy sous Thil, Rouvray, Saint-Léger Vauban (ville de naissance de qui vous devinez) Quarré les tombes, Marigny, Chastellux, St Martin du Puy, Lormes, Ouroux en Morvan, Planchez, Ménessaire (où se trouve un superbe château).
L’après-midi, direction Cussy en Morvan, Arnost, Fachin, Larochemillay, Poil, St Léger sous Beuvray, Roussillon en Morvan, Lucenay-L'évêque, Villiers en Morvan, Liernais et retour sur Chailly.
Les routes sont magnifiques, plutôt étroites, mais un vrai plaisir de rouler dans cette région qui offre des paysages et des reliefs taillés pour le Touring, tranquille ou plus soutenu, mais il faut quand même remarquer que les gars du coin mettent le pied dedans assez régulièrement, ce qui fait que jouer au même jeu provoque parfois des rencontres peu recommandables…
En fin d’apres midi je fais un saut à Beaune pour profiter de la ville à la lumière du soir
Jour 4 - Chailly sur Armançon – Interlaken / 336km
Départ pour la Suisse ce matin, à travers des routes bien connues de la Sibérienne… Initialement je pensais suivre les bords du Lac Léman et rejoindre l’Oberland par le col de Jaun, mais en chemin l’envie me prend de traverser par le poste frontière de Goumois par lequel étant gosse nous passions quand nous allions en vacances à Tramelan dans le Jura. Passé Champagnole, je remonte donc vers Maîche, puis Morteau avant de rejoindre la corniche de Goumois et descendre sur le petit poste frontière.
L’occasion de constater que peu de choses a changé ici, un ou deux cafés se sont un peu modernisés mais globalement, tout est resté figé depuis les 40 dernières années. En remontant sur le versant opposé du Doubs, de petits détails trahissent immédiatement qu’on est en Suisse: enrobé nickel, abords de la route propres, marquage au sol… on en arrive presque à croire que même la couleur et la forme de l’herbe est différente !
Je continue en passant par Tramelan et ses souvenirs émus, puis en traversant le Jura suisse jusqu’à Bienne et je rejoins le lac de Thun dont le vert émeraude fait toujours son petit effet. Je m'arrête pour contempler un des magnifiques bateaux à aubes qui sillonnent le Lac en s’arrêtant à chaque embarcadère comme un omnibus. L’agilité de ces bateaux - et surtout de leur barreur! - qui déposent leurs passagers en moins d’une minute, approche comprise, est impressionnante.
J’arrive en fin de journée à Interlaken, je vais dormir à l'hôtel Lindner Beau Rivage, un superbe bâtiment du 19e situé au pied du lit de l’AAR
Jour 5 - Interlaken – Lauterbrunnen – Grindelwald - Sigriswil - Beatenberg - Interlaken / 165km
Petit tour tranquille aujourd’hui, où je vais faire un peu plus de marche que de voiture (en temps, pas en kilomètres !)
D’abord, je prends la route qui s’enfonce dans la vallée de Lauterbrunnen. Cette route très touristique mène à un domaine skiable l’hiver des plus renommés entre Wengen et Grindelwald. L’été, c’est tout aussi attrayant, la vallée offrant des paysages alternant entre pâturages, sommets montagneux, forêts de sapins, chutes d’eau parmi les plus hautes d’Europe, et bien sur quelques vaches à lait (sans oublier les marmottes qui mettent le chocolat dans l’papier d’alu!)
Un petit tour par Mürren, d’où l’on ne peut accéder qu’à pied, les voitures y étant interdites. Ce village est superbe, l’on se prend à l’imaginer l’hiver recouvert de neige et illuminé. Faudra que je me fasse ce trip un de ces prochains déconfinements…
Sur les hauteurs, on peut profiter de la vue extraordinaire sur les 3 sommets qui font la fierté des Bernois.
Ensuite direction Grindelwald par la superbe et unique route qui mène à la station, sous un ciel très menaçant... .
J’y croise une belle petite italienne; ca doit être extra de rouler dans la région avec un cabriolet comme ça. Je laisse les deux anciennes se raconter leurs histoires du jour, l’une en face de l’autre, pendant que je file manger mes röstis face au massif du Mättenberg…
Au retour, je reviens sur le versant sud du Lac de Thun, Sigrisvill, et la route menant a Beatenberg d’où l’on jouit d’une vue vraiment sympa en fin de journée sur les lacs et les montagnes environnantes.
Jour 6 - Interlaken – Lezzeno / 252 km
C’est parti pour l’Italie! Je décolle d’Interlaken et je prends la direction des grands cols de l’Oberland Bernois. Je choisis la route du Susten - Gotthard sans appréhension, la BM se comportant parfaitement jusque-là.
Avant d’attaquer les cols, je suis le bord du Lac de Brienz, aussi vert que son voisin. Je m’arrête à Meiringen, pour aller voir les chutes de Wandelbach, et pour y parvenir il faut traverser la piste de l'aérodrome.
De retour sur la route, j’attaque le premier tronçon sérieux du parcours. A Innertkirschen je m'arrête prendre de quoi grignoter et je tombe sur une magnifique Lotus Europe jaune (ca claque le jaune!) dans un superbe état (et pour les médisants, non la trace de liquide qu'on voit dessous ne venait pas de la Lotus ^^)
Je prends la route du Sustenpass. Cette route magnifique à tous points de vue (enrobé, virages, paysages) est un régal à faire avec le coupé qui tangue sévèrement - par rapport à la 911 c’est un peu comme si je comparais un Catamaran et un chalutier. Mais avec plus de 12000 bornes dans les mains depuis son achat je commence à l’avoir en mains et à m’habituer à son comportement généreux. C’est juste un autre monde, plus GT, plus confortable, mais toujours aussi vintage.
Je rejoins Airolo par la vieille route du St Gotthard, la “Tremola”.
Le coupé n’est pas vraiment dans son élément de prédilection ici, mais malgré tout le rayon de braquage incroyablement court de la BM et la direction assistée permet de prendre les lacets serrés très facilement. Je descends vers l’Italie par la route N°2 qui serpente dans la vallée, a proximité de l’Autoroute mais tellement plus fun. Je m’arrête faire le plein dans une station, et je tombe nez à nez sur une rareté : une Messerschmit KR200 dans un état quasi neuf. Il part avant moi dans un petit nuage bleuté qui fleure bon l’huile de ricin, et je le rattrapperai un peu plus loin sur la route.
A Bellizona je continue sur Lugano et je longe le lac jusqu’à Porlezza, pour traverser la partie montagneuse entre les deux lacs et arriver sur les hauteurs de Menaggio, d’où la vue sur la ville et le lac de Côme est superbe - mais impossible de s’arrêter pour l’immortaliser.
Je prends le petit ferry à Cadenabbia qui traverse le lac en 15 mn à peine pour me déposer à Bellagio:
Puis je redescends au sud sur la SP583 jusqu’à l’hôtel Filario, pieds dans l’eau. L’hôtel est très moderne, parfaitement équipé et les chambres offrent une vue sublime sur le Lac. Ca va très bien se passer…
En plus c'est très bien fréquenté...
Jours 7 à 10 - Lezzeno – Lezzeno - Limonta / 530 km
J’ai donc prévu passer 5 jours au bord du Lac, et entre la piscine, la plage qui borde le Lac et les visites, je vais alterner la dolce vita et le gran turismo sur les petites boucles environnantes. Le choix n’est pas énorme, il y a assez peu de routes sur la pointe qui sépare les deux bras, mais il y a quand même de quoi faire.
Une des boucles parcourt le triangle formé par Belaggio, Côme et Lecco. La route serpente à souhait au bord du Lac, et c’est assez étroit. Tant qu’on reste sur le bord du Lac, interdit de hausser le rythme: on passe parfois très serré soit au bord, soit avec la voiture qui nous croise, et le plus souvent les deux à la fois…
Dès qu’on sort de la route côtière, on retrouve des petites routes souvent désertes, mais toujours très étroites et il faut rester vigilant et prudent car les locaux ne se trainent pas vraiment !
Un après-midi, je me fais un petit plaisir et me voilà parti à bord d’un Riva pour sillonner le lac de Côme et rencontrer les plus belles villas qui bordent ses rives. Le temps est magnifique, et les propriétés vues du lac donnent le sentiment de voyager dans des temps pas si lointains où l’aristocratie Milanaise venait en villégiature ici. De nombreuses familles italiennes ont conservé leurs maisons au bord du Lac, mais la plupart ont fait l’objet de spéculation démentielle.
Après 3 jours je change d'hôtel, pour m’installer de l’autre côté de Bellagio, à Limonta, dans un hôtel extra qui est quasiment une maison d’hôte: une petite villa de style florentin a la déco très contemporaine, offrant une vue superbe sur le lac, une piscine à débordement, et un service aux petits soins. Il y a 6 chambres, et seulement 3 sont occupées… autant dire que j’ai l'hôtel pour moi tout seul, je ne croiserai qu’un couple au petit dej. Cuisine italienne faite devant vous, J’ai même eu droit à un Tiramisu fait maison spécialement pour bibi! Ecco! et pas besoin de vous dire comment je me suis régalé.
Jour 11 - Limonta – Romainville / 914 km
Le programme du jour était de remonter tranquillement sur Andermatt ou j’ai prévu de passer la 2eme partie de mon roadtrip, en profitant un peu plus des routes que je connais bien. Je dis "était" car c'était sans compter sur un échange avec les copains, qui m’annoncent qu’ils partent pour Spa le surlendemain. Du coup, il me vient comme une envie. Je sais que je n’y roulerai pas, mais la perspective de rejoindre Papyr6 et sa nouvelle petite 2.7 RS sur le tracé des Ardennes m’excite au plus haut point, d’autant plus qu’il y retrouve une escadrille de aircooled, dont Infinity, Limerock et les FuegoRS brothers, et que, cherry on the cake, j’ai laissé mon sac de trackday - et donc mon casque - dans le coffre de la BM. J’aurais voulu prévoir le truc j’aurais pas mieux fait, je peux pas laisser passer ça ! Je regarde la carte, ah oui ça fait une petite trotte quand même… Mais quand on aime hein... je vais remonter par la Suisse comme prévu et je couperai direct la forêt noire pour rejoindre les Ardennes Belges.
Sauf qu’au moment de monter dans la voiture, le mécanisme de la vitre conducteur me lâche et descend direct dans la portière… Eh m... ca me rappelle un vieux souvenir du roadtrip de 2018 où il m'était arrivé la même chose avec la 911 mais j'étais à l'abri dans le garage de l’hôtel et la remise en état de la vitre avait été un jeu d'enfant, Là c'est à l'extérieur, avec une portière que je n'ai jamais encore démontée. Bon, l'avantage c'est qu'il fait 28, temps magnifique, j’ai aucun problème pour rouler tout ouvert, mais qu’en sera t il en Suisse? et si je veux aller à Spa… Il me faut une solution, mais je ne trouverai personne pour réparer en Italie, j'ai 24H devant moi je décide donc de repasser par Paris et mon garage, et à vitesse grand V si je veux trouver encore un magasin ouvert en arrivant. La solution la plus rapide c’est de passer par l’Italie, déjà parce qu’il y a moins de risques qu’ailleurs en cas d’interception par les vaisseaux de l’Empire… Direction le Val d’Aoste, traversée des Alpes, le pays de Bresse et récupérer l’A6 à Macon jusqu’à Paris. Le 6 en ligne a fait parler la poudre...
Pendant la route, je vais rapidement imaginer résoudre mon problème avec un système D : il m’est venu le souvenir des 911 classics racing équipées de vitres en macrolon, qui ont une petite lanière en cuir pour monter et descendre la vitre. Une lanière sera trop épaisse pour la BM mais une fois arrivé sur Paris j’achète un double ruban dans une mercerie, et au garage (quelle bonne idée d'avoir acheté le manuel technique de la CSi il y a deux ans) et je démonte toute la contre porte pour le nouer au fond de la vitre et le passer entre la vitre et le lèche-vitre, avec un petit rectangle taillé dans une baguette de noyer enroulé à l’extrémité, et hop! Ca marche!
Jour 12 - Romainville - Francorchamps / 405 km
Du coup le lendemain je peux faire la route avec les amis jusqu’à Spa, une nouvelle occasion de pousser un peu la bête, qui se retrouve vite à 130 avec la boîte 4… Elle a la santé mémère.
Le temps de dîner au bord du lac de Warfaaz avec la fine équipe, et retour à la Source avec la promesse d’une bonne journée de fight le lendemain.
Jour 13 - Trackday – Francorchamps - Lucerne / 609 km
Nous y voilà ! Il fait sec (malheureusement ) mais ce sont les conditions idéales pour étrenner la nouvelle monture de Papy à Spa. Je vais faire le casse-couilles de service toute la journée, mais pour la bonne cause: les temps tombent petit à petit, la voiture marche du feu de dieu, le pilote aussi, certains adversaires craquent sous la pression, d’autres se font rattrapper - ou n’arrivent pas à suivre, et on a vendu chèrement notre peau avant de se faire bouffer dans le dernier tour de la session par Nicolas et sa 964 RS qui ont fait parler la poudre! Bref j’ai bu du petit lait et même si je n’ai pas tenu le volant j’ai pris un pied d’enfer.
En fin d’après-midi, toute l’équipe se retrouve pour prendre un café avant de repartir sur Paris, et moi direction Lucerne ou je vais faire une halte avant les Alpes. Il fait un temps magnifique, la température est douce, j’ai (presque) tout mon temps et je repars en direction du sud à travers les fagnes, le soleil rasant dans les sapins, toutes vitres ouvertes, c’est un régal.
Je rejoins l’Alsace avec une petite halte au Haut Königsbourg, Ribeauvillé puis Riquewihr. Il faudra que je revienne avec la 911 ici, les routes sont superbes et les villages le sont tout autant.
Si je veux arriver avant minuit à Lucerne (après minuit ma voiture se transforme en citrouille) il ne faut pas que je traîne, le reste se fera par l’autoroute, et je n’ai même pas été emmerdé avec la vignette autoroute à la frontière de Bâle, pourtant observé par une rangée de douaniers lors de mon passage.
J’arrive comme prévu avant minuit à l'hôtel Hermitage à Lucerne, qui donne direct sur le Lac. J’en profiterai plus demain matin au petit dej.
Jour 14 - Lucerne – Andermatt / 102 km
Effectivement, l'hôtel est vraiment les pieds dans l'eau et prendre son petit dej avec cette vue est plutôt sympa...
Petite liaison aujourd’hui, pour rallier mon camp de base d’Andermatt, pas beaucoup de kilomètres mais la route est riche en petites routes secondaires, elle promet d'être belle et elle va l’être. Le temps est toujours beau, quelques nuages mais tout est sec.
Je prends la route direction Küssnacht pour longer les bords du Lac dit “des 4 cantons”, et je bifurque à droite pour suivre les rives. Le tracé est vraiment au bord de l’eau, les environs sont magnifiques, avec le Bürgenstock qui fait face et la couleur du lac d’un vert presque émeraude. À Weggis je prends une petite route à flanc de montagne pour prendre un peu de hauteur.
Je passe Morschach, et je quitte le lac à Flüelen pour m’enfoncer dans la vallée de la Reuss et attaquer un environnement beaucoup plus montagneux. La Gotthardstrasse, cette route qui serpente dans la vallée, est beaucoup moins fréquentée depuis l’ouverture du tunnel du St Gotthard et l’autoroute qui la suit, mais ce n’est sûrement pas cette option que je risque de prendre ici ! Ce serait bien dommage de se priver d’un tel panorama.
A l’approche d’Andermatt, je me gare au Pont du Diable. L’endroit est chargé d’histoire, puisqu’il était, entre le 13e et le 19e siècle, un des rares points de passage menant à l’italie, et le témoin d’une bataille mémorable le 25 septembre 1799 entre les troupes de Napoléon et les Russes qui y ont laissé toute une garnison. Un monument leur est d’ailleurs dédié.
On peut emprunter, à pied dorénavant, l’ancien pont de pierre construit en 1830. Un passage est creusé dans la roche pour rejoindre les bords des gorges de Schoellenen, où coule la Reuss.
J’arrive à Andermatt en fin de matinée, et impossible de reconnaître la ville tellement elle a changé depuis 4 ans. Pour la petite histoire, Andermatt était une station de ski assez prisée dans les 60’s, (dont sa station essence BP, rasée depuis, a été rendue célèbre par 007 dans Goldfinger) et qui est tombée un peu en désuétude, étouffée par l’aura de St Moritz à l’Est, ou de Grindelwald à l’Ouest. Jusqu’à ce qu’un milliardaire egyptien, de passage à Andermatt il y a 5 ans, tombe amoureux de la région, et décide d’y investir des dizaines de millions. Résultat: un programme de construction d’habitations, des hôtels de luxe, la rénovation des remontées mécaniques… et Andermatt est en passe de renaître de ses cendres. J’ai planté ma tente au Radisson, la piscine du Spa est géante et entièrement vitrée sur les montagnes environnantes, c’est plutôt sympa, et la vue de ma chambre n'est pas en reste.
Jour 15 - Andermatt – Lukmanier – St Gotthard - Andermatt / 176 km
Une petite boucle sympa qui démarre assez tôt en direction du Col de l’Oberalp, les premiers lacets sont assez amples, et ensuite la montée vers le col se fait au creux d’une vallée avant d’arriver au Lac Oberalp, dans les Grisons. Sur la descente vers Tujetsch la route devient plus joueuse, serpentant à flanc de montagne en suivant le cours du Rhin qui prend sa source à quelques kilomètres de là.
A Muster, je bifurque à droite pour prendre la route du Lukmanier.
Pas de grosses montées et descentes sur cette route mais un tracé en slalom qui convient bien à la BM. Après quelques dizaines de kilomètres les accents d’Italie commencent à se faire entendre: Blenio, Torre, puis Aquarossa, et enfin Serravalle et son beau château médiéval, détruit deux fois de suite par les habitants de la vallée qui se révoltèrent contre les seigneurs qui se sont succédés ici.
A Biasca, je remonte sur la route du Gotthard, et je prends les petites routes qui montent dans la montagne à droite; d’abord en direction de Anzonico, qui redescend sur Lavorgo ou je rattrappe la N°2, puis en montant à Faido en direction de Campello, puis la redescente vers Osco et retour sur la route du Gotthard. Après être passé à Airolo, je monte le col par la route “normale” qui est bien roulante pour le rythme du coupé qui avale les lacets sans broncher. Ensuite le retour sur Hospental est plutôt facile, et donne l’occasion d’apprécier le revêtement sans défaut de ces routes de montagne qui sont parfaitement entretenues, et surtout faites pour durer.
Au retour, en me baladant, j’aperçois quelques jolies caisses garées sur le parking de l'hôtel The Chedi ou je vais passer la suite du séjour ici. Ça m’a l’air très bien fréquenté aussi … et l’hôtel est un des plus chics dans lesquels il m’a été donné de séjourner.
Jour 16 - Andermatt – Furkapass – Nuefenen - St Gotthard - Andermatt / 164 km
Ce matin je me fais un petit parcours de choix, pas de longue distance mais pas moins de 3 cols dans la journée.
Direction Hospental, puis Realp avant d’attaquer les virolos de la Furkastrasse.
Petit arrêt aux pieds de l’ancien hôtel du Glacier, tradition oblige, et je repars sur la descente vers la vallée où coule le Rhône.
Arrivé à Gletsch, je monte au Grimselpass sur la droite et je redescends pour remonter sur la Furkastrasse qui mène à Obergoms puis Ulrichen. La descente par la forêt vers la vallée est superbe.
Le dernier train ferme les portes derrière lui sinon ça fait des courants d'air ^^
A Ulrichen, j’attaque la montée du Nuefenen et les envolées du 6 cylindres sont toujours aussi jouissives.
La descente est tout aussi un régal, la route serpente d’abord dans une zone aride, puis de plus en plus verte. Je roule sur le couple, je slalome doucement mais la vitesse grimpe vite en descente, je sollicite régulièrement les freins, et je sens bien que je n’ai pas de RBF600 dans le circuit… la surchauffe est sans appel, la pédale s’enfonce de plus en plus, et je ralentis un peu pour faire refroidir les étriers. Il faudra que j’y remédie en rentrant.
Je m’arrête en chemin manger un morceau au bord du Ticino, avant de rentrer par le col du St Gotthard, en prenant la route normale au début, qui permet à la BM d’enrouler plus aisément les grands lacets, avant de rejoindre la Tremola et remonter par la route historique
Arrivé au col du Gotthard, je prends la pose au bord d'une petite mare dans les paturâges - qui fourmille de tétards, les crapauds doivent pulluler ici - et la noireaude vient boire un coup avec moi...
Ici les vaches sont en totale liberté - et elles prennent parfois beaucoup de libertés... Celle-ci est restée plantée au milieu de la route 5mn, mais tout le monde a patienté gentiment que mademoiselle se décale légèrement.
Sur la descente vers Hospental, je m'arrête à nouveau pour passer un moment au bord d'un lac magnifique.alimenté par la rivière Gotthardreuss aux eaux cristallines
Jour 17 - Andermatt – Lumnezia – Camuns - Andermatt / 171 km
Aujourd’hui j’ai prévu un A/R jusqu’à Camuns, au cœur des Grisons, et profiter des petites routes qui sillonnent les montagnes qui forment la vallée du Rhin. Même départ que l’avant-veille, sur la route du col de l’Oberalp, mais à Müster je continue tout droit vers l’est.
Avant d’arriver à Schlans, je prends la route sur la gauche qui monte dans les pâturages et surplombe la vallée. Sur les chemins de traverse, le revêtement est parfois hasardeux, il y a des moments où l’on peut difficilement se croiser à deux, mais je n’aurai pas l’occasion de tester, je suis seul à rouler et c’est parfait comme ça!
Au niveau de Brigels, je redescends dans la vallée pour la traverser et remonter sur la route en face qui mène à Obersaxen.
Puis ensuite, c’est Lumnezia, Camuns, et je repars en sens inverse sur la route N°19. En arrivant sur les premiers lacets de la Via Alpsu qui montent sur l’Oberalp, je prends sur la gauche un petit chemin et je m’arrête à quelques mètres des premières chutes du Rhin dont la source se situe à moins de 2km dans les montagnes. C’est toujours impressionnant d’imaginer que cette petite chute est le départ d’un fleuve majestueux qui s'étend sur plus de 1200km
Avant de rentrer à l'hôtel, je suis la ligne du chemin de fer, et je m’arrête un moment pour immortaliser un cliché on ne peut plus Suisse !
Jour 18 - Andermatt – Chailly sur Armancon / 492 km
C’est le retour en France, et comme j’ai encore un peu de temps, je décide de me refaire un peu de Morvan. Je vais donc partir en direction de Wassen pour remonter le col du Susten, puis Interlaken, rejoindre les bords du Lac de Neuchâtel en traversant le Parc du Gantrisch, ensuite ce sera Champagnole, Seurre et Pouilly en Auxois.
Je prends donc la route du col du Susten, et comme dans chaque roadtrip, il y a toujours un moment de grâce ou le temps se suspend au détour d’un virage ou d’une route qu’on découvre. Ce moment arrive tout juste; après quelques kilomètres j'aperçois sur la droite une belle cascade qui dévale la montagne dans les pâturages, l’endroit à l’air superbe, je m’arrête sur le bord de la route, et je monte la pente. Un couple de touristes a visiblement eu le même coup de cœur que moi, ils sont à une trentaine de mètres en contrebas. Je m’assois sur une pierre pour goûter au plaisir de l’instant, celui de l’eau fraîche qui cascade entre les roches, et ce que je n’avais pas encore remarqué en marchant se révèle soudain: je me retrouve au milieu d’un champ de myrtilles sauvages et de fraises des bois à perte de vue… Il suffit de tendre la main pour se servir, un régal ! Et le tout dans un ballet de sauterelles et de papillons comme je n’en avais plus vu depuis des années.
En redescendant à la voiture, je tombe sur le couple qui s’apprête à repartir et qui tourne autour de ma voiture, nous discutons et le hasard veut qu’ils habitent à côté de Tramelan dans le Jura. Nous parlons impressions, souvenirs et plaisir partagé à sillonner la Suisse, et m’indiquent qu’ils vont en direction de St Moritz pour passer une semaine dans les Grisons. J’avoue qu’à cette évocation, il m’est passé à travers la tête une furieuse envie de faire demi-tour et de suivre la même direction pour poursuivre de quelques jours mon périple, mais je me ravise et je repars vers la France. Si cela peut intéresser quelqu’un, Francine Erard est peintre et ses œuvres sont abordables: www.peinture-francine.ch
A l’approche du Lac de Neuchâtel, je m’arrête à Estavayer-le-Lac que je ne connaissais pas, et dont je découvre le Château de Chenaux et les rives sur le chemin d’Yverdon. Par ce temps superbe et cette fin d’après-midi, c’est magique.
J’arrive a Chailly en toute fin d’après midi, le temps de passer à Chateauneuf pour admirer le château dans les lueurs du soleil couchant.
Jour 19 - Chailly sur Armancon – Romainville / 310 km
Une journée consacrée au retour du Paris, mais comme j’ai le temps, je vais remonter à travers le Morvan, et l’Auxerrois avant de reprendre l’autoroute pour les derniers kilomètres.
Et voilà! Au total j’aurai parcouru 5374 km. Mis à part l’épisode de la vitre, vite résolu, mécaniquement, la voiture s’est parfaitement comporté: le moteur n’a jamais donné ni de signes de fatigue, ni de surchauffe.
Seuls les freins ont montré leurs limites, mais ça n'est pas étonnant. Niveau consommation, on est loin aussi de celle du 3.2… quand on attaque les cols, le 3.0 tête comme un veau sous la mère! Mais dans l’ensemble, rouler avec la CSi dans les Alpes - ou partout ailleurs - est un vrai plaisir, très loin de l’efficacité de la 911 mais beaucoup plus dans l’esprit que je voulais donner à ce roadtrip; Mission accomplie!
Ca faisait longtemps que je n’avais pas posté ici, alors avant de le poster sur le forum d'en face, je vous livre en avant-première le CR de mon roadtrip estival, non seulement parce qu'il a été fait en BMW mais aussi - et surtout - parce qu'il est volontairement tourné vers l'esprit "Touring".
L’an dernier j’avais été privé de roadtrip - en même temps d’avoir été privé de 911, et de cheville gauche - et j’attendais cet été avec grande impatience. Comme j’ai bien recollé tous les morceaux de la cheville, mais que ça prend un peu plus de temps pour recoller tous ceux de la 911, je me suis dit que je n’allais pas me laisser abattre, et pourquoi pas le faire avec la BM ?
Évidemment, ce genre d’aventure qui me faisait faire sans aucune crainte jusqu’à 9000km en 15 jours en 911 aircooled, se prépare avec une tout autre appréhension avec une 3.0 CSi qui est refroidie à l’eau et qui accuse quand même son demi-siècle. Donc cette année, pas de Road & Track Trip (enfin presque… on va y revenir) mais du beau et du vrai Touring, histoire d’accorder l’esprit du trajet et de la découverte à celui de la voiture.
J’avais donc prévu faire environ 3500 bornes – au final j’en aurai fait beaucoup plus - à travers le Morvan, puis direction le Lac de Côme, et enfin, une dernière portion dans les Alpes Suisses avec un campement à Andermatt, au carrefour de 3 cantons et 7 cols légendaires. Attention, il y a un peu de lecture, car je vais mêler à la fois du roulage, du patrimoine, de la culture, de l’histoire, de la bonne bouffe et pour l’anecdote, quelques hôtels qui savent recevoir…
Jour 1 - Romainville – Chailly sur Armançon / 308km
Départ donc mercredi matin, tranquille, pour traverser l’Auxerrois et l’Auxois et arriver dans l’après-midi après avoir gouté ces petites routes magnifiques que je vais pouvoir approfondir dès le lendemain.
J’établis mon camp de base au Château de Chailly, où j’avais déjà diné plusieurs fois avec quelques amis (Chris56, PapyR6, Neptune1381, etc.) lors d’un retour de Dijon, sans jamais y dormir et je m’étais juré qu’il fallait le faire. C’est fait.
L’hôtel est au pied d’un golf magnifique dans une petite vallée et on y dort très très bien. Le soir venu, je n'avais pas prévu le coup : plus de place au restaurant, eh oui il est déjà 21h, j’aurais pas dû rester aussi longtemps dans la piscine mais c’était boooon. Je cherche donc un resto à l'extérieur… La plupart sont fermés, ou ont terminé leur service restreint, et miracle, un numéro répond, il est à 10km, il est ouvert « jusqu’à 23h, parfois minuit (!) Ça dépend des clients mais ce soir c’est juste formule pizza à emporter », eh ben ça ira très bien! En plus le patron - très sympathique - a une belle Ami 8 dans son jus devant le resto.
Sur le chemin à l’aller je repère une petite halte avec table et banquettes, et au retour, me voilà en pleine campagne, soleil couchant, à dévorer ma pizza avec la voiture derrière moi. Une certaine idée de la liberté, mes vacances commencent bien
Jour 2 - Chailly sur Armançon – Auxois - Chailly sur Armançon / 206km
C’est parti pour une belle boucle qui va d’abord m’emmener aux limites de l’Auxois à l’abbaye de Fontenay. Je traverse des villages aux noms magnifiques : Soussey sur Brionne, Uncey le Franc, Massingy les Vitteaux, Dampierre en Montagne, La Roche Vanneau, Flavigny sur Ozerain, Menetreux le Pitois… Pas un chat sur la route, et le gros coupé enroule le ruban avec grâce et volupté. On est très loin de l’agilité de la 911, mais le chant du 6 cylindres est envoûtant et je me suis habitué à son roulis d’enfer et son poids plus proche de Pavarotti que de Carreras. Ça tangue, mais on se prend vite au jeu.
L’Abbaye de Fontenay est un lieu magnifique, et le peu de touristes présents me fait vraiment profiter de la quiétude du parc et des bâtiments.
A midi, je m’arrête déjeuner à Noyers sur Serein. Le village est superbe, les petites rues pavées, la rivière qui entoure le village, tout est beau et donne envie de flâner. Je déjeune au restaurant Les Millesimes, dont la terrasse improvisée dans la petite rue pavée est très pittoresque mais le service est uuuultra lent, il a beau être étoilé Michelin, vous pourrez passer votre chemin si vous venez ici, il y a d’autres restos sûrement plus efficaces et tout aussi bons.
L’après-midi, je repars en direction de Nitry, puis voutenay sur Cure, l’isle sur Serein, Montréal (Tabernacle !) et je prends la direction d’Epoisses pour raviver un vieux souvenir : à 18 ans le permis en poche j’étais parti 15 jours en vacances sur la côté d’azur en R5. Je me souviens m’être arrêté sur une aire de repos de l’A6 à proximité du village, et le parfum venant de la ferme visible à proximité, mêlé de fromage et d’étable qui embaumait l’air m’était resté en mémoire. 37 ans plus tard, la ferme en question a disparu, sacrifiée sur l’autel du TGV dont elle coupait visiblement la ligne, mais j’ai repris un shoot nasal bienfaiteur un peu plus loin au bord de la route… j’ai juste regretté de ne pas pouvoir repartir avec quelques beaux spécimens à déguster plus tard !
Jour 3 - Chailly sur Armançon – Morvan - Chailly sur Armançon / 252km
Aujourd’hui j’attaque une grosse boucle spéciale « Morvan » en prenant la direction de Thoisy la berchère, puis en contournant Saulieu, la Motte Ternant, Précy sous Thil, Rouvray, Saint-Léger Vauban (ville de naissance de qui vous devinez) Quarré les tombes, Marigny, Chastellux, St Martin du Puy, Lormes, Ouroux en Morvan, Planchez, Ménessaire (où se trouve un superbe château).
L’après-midi, direction Cussy en Morvan, Arnost, Fachin, Larochemillay, Poil, St Léger sous Beuvray, Roussillon en Morvan, Lucenay-L'évêque, Villiers en Morvan, Liernais et retour sur Chailly.
Les routes sont magnifiques, plutôt étroites, mais un vrai plaisir de rouler dans cette région qui offre des paysages et des reliefs taillés pour le Touring, tranquille ou plus soutenu, mais il faut quand même remarquer que les gars du coin mettent le pied dedans assez régulièrement, ce qui fait que jouer au même jeu provoque parfois des rencontres peu recommandables…
En fin d’apres midi je fais un saut à Beaune pour profiter de la ville à la lumière du soir
Jour 4 - Chailly sur Armançon – Interlaken / 336km
Départ pour la Suisse ce matin, à travers des routes bien connues de la Sibérienne… Initialement je pensais suivre les bords du Lac Léman et rejoindre l’Oberland par le col de Jaun, mais en chemin l’envie me prend de traverser par le poste frontière de Goumois par lequel étant gosse nous passions quand nous allions en vacances à Tramelan dans le Jura. Passé Champagnole, je remonte donc vers Maîche, puis Morteau avant de rejoindre la corniche de Goumois et descendre sur le petit poste frontière.
L’occasion de constater que peu de choses a changé ici, un ou deux cafés se sont un peu modernisés mais globalement, tout est resté figé depuis les 40 dernières années. En remontant sur le versant opposé du Doubs, de petits détails trahissent immédiatement qu’on est en Suisse: enrobé nickel, abords de la route propres, marquage au sol… on en arrive presque à croire que même la couleur et la forme de l’herbe est différente !
Je continue en passant par Tramelan et ses souvenirs émus, puis en traversant le Jura suisse jusqu’à Bienne et je rejoins le lac de Thun dont le vert émeraude fait toujours son petit effet. Je m'arrête pour contempler un des magnifiques bateaux à aubes qui sillonnent le Lac en s’arrêtant à chaque embarcadère comme un omnibus. L’agilité de ces bateaux - et surtout de leur barreur! - qui déposent leurs passagers en moins d’une minute, approche comprise, est impressionnante.
J’arrive en fin de journée à Interlaken, je vais dormir à l'hôtel Lindner Beau Rivage, un superbe bâtiment du 19e situé au pied du lit de l’AAR
Jour 5 - Interlaken – Lauterbrunnen – Grindelwald - Sigriswil - Beatenberg - Interlaken / 165km
Petit tour tranquille aujourd’hui, où je vais faire un peu plus de marche que de voiture (en temps, pas en kilomètres !)
D’abord, je prends la route qui s’enfonce dans la vallée de Lauterbrunnen. Cette route très touristique mène à un domaine skiable l’hiver des plus renommés entre Wengen et Grindelwald. L’été, c’est tout aussi attrayant, la vallée offrant des paysages alternant entre pâturages, sommets montagneux, forêts de sapins, chutes d’eau parmi les plus hautes d’Europe, et bien sur quelques vaches à lait (sans oublier les marmottes qui mettent le chocolat dans l’papier d’alu!)
Un petit tour par Mürren, d’où l’on ne peut accéder qu’à pied, les voitures y étant interdites. Ce village est superbe, l’on se prend à l’imaginer l’hiver recouvert de neige et illuminé. Faudra que je me fasse ce trip un de ces prochains déconfinements…
Sur les hauteurs, on peut profiter de la vue extraordinaire sur les 3 sommets qui font la fierté des Bernois.
Ensuite direction Grindelwald par la superbe et unique route qui mène à la station, sous un ciel très menaçant... .
J’y croise une belle petite italienne; ca doit être extra de rouler dans la région avec un cabriolet comme ça. Je laisse les deux anciennes se raconter leurs histoires du jour, l’une en face de l’autre, pendant que je file manger mes röstis face au massif du Mättenberg…
Au retour, je reviens sur le versant sud du Lac de Thun, Sigrisvill, et la route menant a Beatenberg d’où l’on jouit d’une vue vraiment sympa en fin de journée sur les lacs et les montagnes environnantes.
Jour 6 - Interlaken – Lezzeno / 252 km
C’est parti pour l’Italie! Je décolle d’Interlaken et je prends la direction des grands cols de l’Oberland Bernois. Je choisis la route du Susten - Gotthard sans appréhension, la BM se comportant parfaitement jusque-là.
Avant d’attaquer les cols, je suis le bord du Lac de Brienz, aussi vert que son voisin. Je m’arrête à Meiringen, pour aller voir les chutes de Wandelbach, et pour y parvenir il faut traverser la piste de l'aérodrome.
De retour sur la route, j’attaque le premier tronçon sérieux du parcours. A Innertkirschen je m'arrête prendre de quoi grignoter et je tombe sur une magnifique Lotus Europe jaune (ca claque le jaune!) dans un superbe état (et pour les médisants, non la trace de liquide qu'on voit dessous ne venait pas de la Lotus ^^)
Je prends la route du Sustenpass. Cette route magnifique à tous points de vue (enrobé, virages, paysages) est un régal à faire avec le coupé qui tangue sévèrement - par rapport à la 911 c’est un peu comme si je comparais un Catamaran et un chalutier. Mais avec plus de 12000 bornes dans les mains depuis son achat je commence à l’avoir en mains et à m’habituer à son comportement généreux. C’est juste un autre monde, plus GT, plus confortable, mais toujours aussi vintage.
Je rejoins Airolo par la vieille route du St Gotthard, la “Tremola”.
Le coupé n’est pas vraiment dans son élément de prédilection ici, mais malgré tout le rayon de braquage incroyablement court de la BM et la direction assistée permet de prendre les lacets serrés très facilement. Je descends vers l’Italie par la route N°2 qui serpente dans la vallée, a proximité de l’Autoroute mais tellement plus fun. Je m’arrête faire le plein dans une station, et je tombe nez à nez sur une rareté : une Messerschmit KR200 dans un état quasi neuf. Il part avant moi dans un petit nuage bleuté qui fleure bon l’huile de ricin, et je le rattrapperai un peu plus loin sur la route.
A Bellizona je continue sur Lugano et je longe le lac jusqu’à Porlezza, pour traverser la partie montagneuse entre les deux lacs et arriver sur les hauteurs de Menaggio, d’où la vue sur la ville et le lac de Côme est superbe - mais impossible de s’arrêter pour l’immortaliser.
Je prends le petit ferry à Cadenabbia qui traverse le lac en 15 mn à peine pour me déposer à Bellagio:
Puis je redescends au sud sur la SP583 jusqu’à l’hôtel Filario, pieds dans l’eau. L’hôtel est très moderne, parfaitement équipé et les chambres offrent une vue sublime sur le Lac. Ca va très bien se passer…
En plus c'est très bien fréquenté...
Jours 7 à 10 - Lezzeno – Lezzeno - Limonta / 530 km
J’ai donc prévu passer 5 jours au bord du Lac, et entre la piscine, la plage qui borde le Lac et les visites, je vais alterner la dolce vita et le gran turismo sur les petites boucles environnantes. Le choix n’est pas énorme, il y a assez peu de routes sur la pointe qui sépare les deux bras, mais il y a quand même de quoi faire.
Une des boucles parcourt le triangle formé par Belaggio, Côme et Lecco. La route serpente à souhait au bord du Lac, et c’est assez étroit. Tant qu’on reste sur le bord du Lac, interdit de hausser le rythme: on passe parfois très serré soit au bord, soit avec la voiture qui nous croise, et le plus souvent les deux à la fois…
Dès qu’on sort de la route côtière, on retrouve des petites routes souvent désertes, mais toujours très étroites et il faut rester vigilant et prudent car les locaux ne se trainent pas vraiment !
Un après-midi, je me fais un petit plaisir et me voilà parti à bord d’un Riva pour sillonner le lac de Côme et rencontrer les plus belles villas qui bordent ses rives. Le temps est magnifique, et les propriétés vues du lac donnent le sentiment de voyager dans des temps pas si lointains où l’aristocratie Milanaise venait en villégiature ici. De nombreuses familles italiennes ont conservé leurs maisons au bord du Lac, mais la plupart ont fait l’objet de spéculation démentielle.
Après 3 jours je change d'hôtel, pour m’installer de l’autre côté de Bellagio, à Limonta, dans un hôtel extra qui est quasiment une maison d’hôte: une petite villa de style florentin a la déco très contemporaine, offrant une vue superbe sur le lac, une piscine à débordement, et un service aux petits soins. Il y a 6 chambres, et seulement 3 sont occupées… autant dire que j’ai l'hôtel pour moi tout seul, je ne croiserai qu’un couple au petit dej. Cuisine italienne faite devant vous, J’ai même eu droit à un Tiramisu fait maison spécialement pour bibi! Ecco! et pas besoin de vous dire comment je me suis régalé.
Jour 11 - Limonta – Romainville / 914 km
Le programme du jour était de remonter tranquillement sur Andermatt ou j’ai prévu de passer la 2eme partie de mon roadtrip, en profitant un peu plus des routes que je connais bien. Je dis "était" car c'était sans compter sur un échange avec les copains, qui m’annoncent qu’ils partent pour Spa le surlendemain. Du coup, il me vient comme une envie. Je sais que je n’y roulerai pas, mais la perspective de rejoindre Papyr6 et sa nouvelle petite 2.7 RS sur le tracé des Ardennes m’excite au plus haut point, d’autant plus qu’il y retrouve une escadrille de aircooled, dont Infinity, Limerock et les FuegoRS brothers, et que, cherry on the cake, j’ai laissé mon sac de trackday - et donc mon casque - dans le coffre de la BM. J’aurais voulu prévoir le truc j’aurais pas mieux fait, je peux pas laisser passer ça ! Je regarde la carte, ah oui ça fait une petite trotte quand même… Mais quand on aime hein... je vais remonter par la Suisse comme prévu et je couperai direct la forêt noire pour rejoindre les Ardennes Belges.
Sauf qu’au moment de monter dans la voiture, le mécanisme de la vitre conducteur me lâche et descend direct dans la portière… Eh m... ca me rappelle un vieux souvenir du roadtrip de 2018 où il m'était arrivé la même chose avec la 911 mais j'étais à l'abri dans le garage de l’hôtel et la remise en état de la vitre avait été un jeu d'enfant, Là c'est à l'extérieur, avec une portière que je n'ai jamais encore démontée. Bon, l'avantage c'est qu'il fait 28, temps magnifique, j’ai aucun problème pour rouler tout ouvert, mais qu’en sera t il en Suisse? et si je veux aller à Spa… Il me faut une solution, mais je ne trouverai personne pour réparer en Italie, j'ai 24H devant moi je décide donc de repasser par Paris et mon garage, et à vitesse grand V si je veux trouver encore un magasin ouvert en arrivant. La solution la plus rapide c’est de passer par l’Italie, déjà parce qu’il y a moins de risques qu’ailleurs en cas d’interception par les vaisseaux de l’Empire… Direction le Val d’Aoste, traversée des Alpes, le pays de Bresse et récupérer l’A6 à Macon jusqu’à Paris. Le 6 en ligne a fait parler la poudre...
Pendant la route, je vais rapidement imaginer résoudre mon problème avec un système D : il m’est venu le souvenir des 911 classics racing équipées de vitres en macrolon, qui ont une petite lanière en cuir pour monter et descendre la vitre. Une lanière sera trop épaisse pour la BM mais une fois arrivé sur Paris j’achète un double ruban dans une mercerie, et au garage (quelle bonne idée d'avoir acheté le manuel technique de la CSi il y a deux ans) et je démonte toute la contre porte pour le nouer au fond de la vitre et le passer entre la vitre et le lèche-vitre, avec un petit rectangle taillé dans une baguette de noyer enroulé à l’extrémité, et hop! Ca marche!
Jour 12 - Romainville - Francorchamps / 405 km
Du coup le lendemain je peux faire la route avec les amis jusqu’à Spa, une nouvelle occasion de pousser un peu la bête, qui se retrouve vite à 130 avec la boîte 4… Elle a la santé mémère.
Le temps de dîner au bord du lac de Warfaaz avec la fine équipe, et retour à la Source avec la promesse d’une bonne journée de fight le lendemain.
Jour 13 - Trackday – Francorchamps - Lucerne / 609 km
Nous y voilà ! Il fait sec (malheureusement ) mais ce sont les conditions idéales pour étrenner la nouvelle monture de Papy à Spa. Je vais faire le casse-couilles de service toute la journée, mais pour la bonne cause: les temps tombent petit à petit, la voiture marche du feu de dieu, le pilote aussi, certains adversaires craquent sous la pression, d’autres se font rattrapper - ou n’arrivent pas à suivre, et on a vendu chèrement notre peau avant de se faire bouffer dans le dernier tour de la session par Nicolas et sa 964 RS qui ont fait parler la poudre! Bref j’ai bu du petit lait et même si je n’ai pas tenu le volant j’ai pris un pied d’enfer.
En fin d’après-midi, toute l’équipe se retrouve pour prendre un café avant de repartir sur Paris, et moi direction Lucerne ou je vais faire une halte avant les Alpes. Il fait un temps magnifique, la température est douce, j’ai (presque) tout mon temps et je repars en direction du sud à travers les fagnes, le soleil rasant dans les sapins, toutes vitres ouvertes, c’est un régal.
Je rejoins l’Alsace avec une petite halte au Haut Königsbourg, Ribeauvillé puis Riquewihr. Il faudra que je revienne avec la 911 ici, les routes sont superbes et les villages le sont tout autant.
Si je veux arriver avant minuit à Lucerne (après minuit ma voiture se transforme en citrouille) il ne faut pas que je traîne, le reste se fera par l’autoroute, et je n’ai même pas été emmerdé avec la vignette autoroute à la frontière de Bâle, pourtant observé par une rangée de douaniers lors de mon passage.
J’arrive comme prévu avant minuit à l'hôtel Hermitage à Lucerne, qui donne direct sur le Lac. J’en profiterai plus demain matin au petit dej.
Jour 14 - Lucerne – Andermatt / 102 km
Effectivement, l'hôtel est vraiment les pieds dans l'eau et prendre son petit dej avec cette vue est plutôt sympa...
Petite liaison aujourd’hui, pour rallier mon camp de base d’Andermatt, pas beaucoup de kilomètres mais la route est riche en petites routes secondaires, elle promet d'être belle et elle va l’être. Le temps est toujours beau, quelques nuages mais tout est sec.
Je prends la route direction Küssnacht pour longer les bords du Lac dit “des 4 cantons”, et je bifurque à droite pour suivre les rives. Le tracé est vraiment au bord de l’eau, les environs sont magnifiques, avec le Bürgenstock qui fait face et la couleur du lac d’un vert presque émeraude. À Weggis je prends une petite route à flanc de montagne pour prendre un peu de hauteur.
Je passe Morschach, et je quitte le lac à Flüelen pour m’enfoncer dans la vallée de la Reuss et attaquer un environnement beaucoup plus montagneux. La Gotthardstrasse, cette route qui serpente dans la vallée, est beaucoup moins fréquentée depuis l’ouverture du tunnel du St Gotthard et l’autoroute qui la suit, mais ce n’est sûrement pas cette option que je risque de prendre ici ! Ce serait bien dommage de se priver d’un tel panorama.
A l’approche d’Andermatt, je me gare au Pont du Diable. L’endroit est chargé d’histoire, puisqu’il était, entre le 13e et le 19e siècle, un des rares points de passage menant à l’italie, et le témoin d’une bataille mémorable le 25 septembre 1799 entre les troupes de Napoléon et les Russes qui y ont laissé toute une garnison. Un monument leur est d’ailleurs dédié.
On peut emprunter, à pied dorénavant, l’ancien pont de pierre construit en 1830. Un passage est creusé dans la roche pour rejoindre les bords des gorges de Schoellenen, où coule la Reuss.
J’arrive à Andermatt en fin de matinée, et impossible de reconnaître la ville tellement elle a changé depuis 4 ans. Pour la petite histoire, Andermatt était une station de ski assez prisée dans les 60’s, (dont sa station essence BP, rasée depuis, a été rendue célèbre par 007 dans Goldfinger) et qui est tombée un peu en désuétude, étouffée par l’aura de St Moritz à l’Est, ou de Grindelwald à l’Ouest. Jusqu’à ce qu’un milliardaire egyptien, de passage à Andermatt il y a 5 ans, tombe amoureux de la région, et décide d’y investir des dizaines de millions. Résultat: un programme de construction d’habitations, des hôtels de luxe, la rénovation des remontées mécaniques… et Andermatt est en passe de renaître de ses cendres. J’ai planté ma tente au Radisson, la piscine du Spa est géante et entièrement vitrée sur les montagnes environnantes, c’est plutôt sympa, et la vue de ma chambre n'est pas en reste.
Jour 15 - Andermatt – Lukmanier – St Gotthard - Andermatt / 176 km
Une petite boucle sympa qui démarre assez tôt en direction du Col de l’Oberalp, les premiers lacets sont assez amples, et ensuite la montée vers le col se fait au creux d’une vallée avant d’arriver au Lac Oberalp, dans les Grisons. Sur la descente vers Tujetsch la route devient plus joueuse, serpentant à flanc de montagne en suivant le cours du Rhin qui prend sa source à quelques kilomètres de là.
A Muster, je bifurque à droite pour prendre la route du Lukmanier.
Pas de grosses montées et descentes sur cette route mais un tracé en slalom qui convient bien à la BM. Après quelques dizaines de kilomètres les accents d’Italie commencent à se faire entendre: Blenio, Torre, puis Aquarossa, et enfin Serravalle et son beau château médiéval, détruit deux fois de suite par les habitants de la vallée qui se révoltèrent contre les seigneurs qui se sont succédés ici.
A Biasca, je remonte sur la route du Gotthard, et je prends les petites routes qui montent dans la montagne à droite; d’abord en direction de Anzonico, qui redescend sur Lavorgo ou je rattrappe la N°2, puis en montant à Faido en direction de Campello, puis la redescente vers Osco et retour sur la route du Gotthard. Après être passé à Airolo, je monte le col par la route “normale” qui est bien roulante pour le rythme du coupé qui avale les lacets sans broncher. Ensuite le retour sur Hospental est plutôt facile, et donne l’occasion d’apprécier le revêtement sans défaut de ces routes de montagne qui sont parfaitement entretenues, et surtout faites pour durer.
Au retour, en me baladant, j’aperçois quelques jolies caisses garées sur le parking de l'hôtel The Chedi ou je vais passer la suite du séjour ici. Ça m’a l’air très bien fréquenté aussi … et l’hôtel est un des plus chics dans lesquels il m’a été donné de séjourner.
Jour 16 - Andermatt – Furkapass – Nuefenen - St Gotthard - Andermatt / 164 km
Ce matin je me fais un petit parcours de choix, pas de longue distance mais pas moins de 3 cols dans la journée.
Direction Hospental, puis Realp avant d’attaquer les virolos de la Furkastrasse.
Petit arrêt aux pieds de l’ancien hôtel du Glacier, tradition oblige, et je repars sur la descente vers la vallée où coule le Rhône.
Arrivé à Gletsch, je monte au Grimselpass sur la droite et je redescends pour remonter sur la Furkastrasse qui mène à Obergoms puis Ulrichen. La descente par la forêt vers la vallée est superbe.
Le dernier train ferme les portes derrière lui sinon ça fait des courants d'air ^^
A Ulrichen, j’attaque la montée du Nuefenen et les envolées du 6 cylindres sont toujours aussi jouissives.
La descente est tout aussi un régal, la route serpente d’abord dans une zone aride, puis de plus en plus verte. Je roule sur le couple, je slalome doucement mais la vitesse grimpe vite en descente, je sollicite régulièrement les freins, et je sens bien que je n’ai pas de RBF600 dans le circuit… la surchauffe est sans appel, la pédale s’enfonce de plus en plus, et je ralentis un peu pour faire refroidir les étriers. Il faudra que j’y remédie en rentrant.
Je m’arrête en chemin manger un morceau au bord du Ticino, avant de rentrer par le col du St Gotthard, en prenant la route normale au début, qui permet à la BM d’enrouler plus aisément les grands lacets, avant de rejoindre la Tremola et remonter par la route historique
Arrivé au col du Gotthard, je prends la pose au bord d'une petite mare dans les paturâges - qui fourmille de tétards, les crapauds doivent pulluler ici - et la noireaude vient boire un coup avec moi...
Ici les vaches sont en totale liberté - et elles prennent parfois beaucoup de libertés... Celle-ci est restée plantée au milieu de la route 5mn, mais tout le monde a patienté gentiment que mademoiselle se décale légèrement.
Sur la descente vers Hospental, je m'arrête à nouveau pour passer un moment au bord d'un lac magnifique.alimenté par la rivière Gotthardreuss aux eaux cristallines
Jour 17 - Andermatt – Lumnezia – Camuns - Andermatt / 171 km
Aujourd’hui j’ai prévu un A/R jusqu’à Camuns, au cœur des Grisons, et profiter des petites routes qui sillonnent les montagnes qui forment la vallée du Rhin. Même départ que l’avant-veille, sur la route du col de l’Oberalp, mais à Müster je continue tout droit vers l’est.
Avant d’arriver à Schlans, je prends la route sur la gauche qui monte dans les pâturages et surplombe la vallée. Sur les chemins de traverse, le revêtement est parfois hasardeux, il y a des moments où l’on peut difficilement se croiser à deux, mais je n’aurai pas l’occasion de tester, je suis seul à rouler et c’est parfait comme ça!
Au niveau de Brigels, je redescends dans la vallée pour la traverser et remonter sur la route en face qui mène à Obersaxen.
Puis ensuite, c’est Lumnezia, Camuns, et je repars en sens inverse sur la route N°19. En arrivant sur les premiers lacets de la Via Alpsu qui montent sur l’Oberalp, je prends sur la gauche un petit chemin et je m’arrête à quelques mètres des premières chutes du Rhin dont la source se situe à moins de 2km dans les montagnes. C’est toujours impressionnant d’imaginer que cette petite chute est le départ d’un fleuve majestueux qui s'étend sur plus de 1200km
Avant de rentrer à l'hôtel, je suis la ligne du chemin de fer, et je m’arrête un moment pour immortaliser un cliché on ne peut plus Suisse !
Jour 18 - Andermatt – Chailly sur Armancon / 492 km
C’est le retour en France, et comme j’ai encore un peu de temps, je décide de me refaire un peu de Morvan. Je vais donc partir en direction de Wassen pour remonter le col du Susten, puis Interlaken, rejoindre les bords du Lac de Neuchâtel en traversant le Parc du Gantrisch, ensuite ce sera Champagnole, Seurre et Pouilly en Auxois.
Je prends donc la route du col du Susten, et comme dans chaque roadtrip, il y a toujours un moment de grâce ou le temps se suspend au détour d’un virage ou d’une route qu’on découvre. Ce moment arrive tout juste; après quelques kilomètres j'aperçois sur la droite une belle cascade qui dévale la montagne dans les pâturages, l’endroit à l’air superbe, je m’arrête sur le bord de la route, et je monte la pente. Un couple de touristes a visiblement eu le même coup de cœur que moi, ils sont à une trentaine de mètres en contrebas. Je m’assois sur une pierre pour goûter au plaisir de l’instant, celui de l’eau fraîche qui cascade entre les roches, et ce que je n’avais pas encore remarqué en marchant se révèle soudain: je me retrouve au milieu d’un champ de myrtilles sauvages et de fraises des bois à perte de vue… Il suffit de tendre la main pour se servir, un régal ! Et le tout dans un ballet de sauterelles et de papillons comme je n’en avais plus vu depuis des années.
En redescendant à la voiture, je tombe sur le couple qui s’apprête à repartir et qui tourne autour de ma voiture, nous discutons et le hasard veut qu’ils habitent à côté de Tramelan dans le Jura. Nous parlons impressions, souvenirs et plaisir partagé à sillonner la Suisse, et m’indiquent qu’ils vont en direction de St Moritz pour passer une semaine dans les Grisons. J’avoue qu’à cette évocation, il m’est passé à travers la tête une furieuse envie de faire demi-tour et de suivre la même direction pour poursuivre de quelques jours mon périple, mais je me ravise et je repars vers la France. Si cela peut intéresser quelqu’un, Francine Erard est peintre et ses œuvres sont abordables: www.peinture-francine.ch
A l’approche du Lac de Neuchâtel, je m’arrête à Estavayer-le-Lac que je ne connaissais pas, et dont je découvre le Château de Chenaux et les rives sur le chemin d’Yverdon. Par ce temps superbe et cette fin d’après-midi, c’est magique.
J’arrive a Chailly en toute fin d’après midi, le temps de passer à Chateauneuf pour admirer le château dans les lueurs du soleil couchant.
Jour 19 - Chailly sur Armancon – Romainville / 310 km
Une journée consacrée au retour du Paris, mais comme j’ai le temps, je vais remonter à travers le Morvan, et l’Auxerrois avant de reprendre l’autoroute pour les derniers kilomètres.
Et voilà! Au total j’aurai parcouru 5374 km. Mis à part l’épisode de la vitre, vite résolu, mécaniquement, la voiture s’est parfaitement comporté: le moteur n’a jamais donné ni de signes de fatigue, ni de surchauffe.
Seuls les freins ont montré leurs limites, mais ça n'est pas étonnant. Niveau consommation, on est loin aussi de celle du 3.2… quand on attaque les cols, le 3.0 tête comme un veau sous la mère! Mais dans l’ensemble, rouler avec la CSi dans les Alpes - ou partout ailleurs - est un vrai plaisir, très loin de l’efficacité de la 911 mais beaucoup plus dans l’esprit que je voulais donner à ce roadtrip; Mission accomplie!
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- indienestmonnom
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20 Déc 2020 12:44 #7003
par indienestmonnom
indienestmonnom a répondu au sujet : Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Salut Jérémie. Il y a trop longtemps que je n'étais pas passé par ici. Je découvre ton sujet. Fan-tas-tique ! Alors d'abord, respect pour la distance parcourue, il n'y a pas de triche, t'es un vrai bouffeur de bitume. Les photos donnent sacrément envie, ça respire le grand air, les routes sont une invitation à l'exagération, et puis l'ambiance alpine ma rendu nostalgique, vue depuis mon caillou calédonien. Un très grand merci d'être venu poster ce splendide road-trip sur le forum des touringers, tu m'as redonné l'envie de le faire vivre... Je regrette cependant de ne pas avoir vu davantage d'images de ta 3.0 CSi, car même si elle ne tient pas la pavé comme une 911, c'est une très belle auto dont la fiabilité - tu viens de le prouver - n'a rien à envier à une Porsche !
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21 Déc 2020 11:42 #7008
par Tomcat
Tomcat a répondu au sujet : Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Merci Jean-Marie, je n'imaginais pas que tu ne venais plus trop par ici, et c'est vrai que j'avais trouvé les Touringers bien endormis ^^
Il y a pourtant moyen d'alimenter ce forum, et des fois il suffit d'un coup de pied dans la fourmilière...
Tu sais que je donne plus la part belle aux paysages qu'à ma voiture (même si je l'adore) parce que finalement, l'intérêt d'un roadtrip c'est de donner envie d'en faire ! Et visiblement ça fonctionne
Il y a pourtant moyen d'alimenter ce forum, et des fois il suffit d'un coup de pied dans la fourmilière...
Tu sais que je donne plus la part belle aux paysages qu'à ma voiture (même si je l'adore) parce que finalement, l'intérêt d'un roadtrip c'est de donner envie d'en faire ! Et visiblement ça fonctionne
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- Thib
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22 Déc 2020 18:53 #7009
par Thib
Thib a répondu au sujet : Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Superbe compte rendu.
Effectivement il donne envie de rouler, rouler et encore rouler.
Effectivement il donne envie de rouler, rouler et encore rouler.
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- JuanIV
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24 Déc 2020 09:41 #7010
par JuanIV
JuanIV a répondu au sujet : Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Magnifique roadtrip que j'aimerais (à quelques variantes près) faire un jour, en roadster.
Le CR et le partage de photos sont supers et riches.
Bravo pour ta BM qui t a mené sur ces belles routes sans rechigner.
Vive le touring
Le CR et le partage de photos sont supers et riches.
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- Graham
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29 Déc 2020 23:19 #7012
par Graham
Graham a répondu au sujet : Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Ah oui, quand même ! Quand tu prends des vacances tu ne fais pas les choses à moitié
La partie française représente à elle seule un beau roulage. Je prends des notes...
Merci d'avoir pris le temps de photographier, rédiger et partager ça ici.
La partie française représente à elle seule un beau roulage. Je prends des notes...
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- enten bürzel
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08 Sep 2021 08:18 #7024
par enten bürzel
enten bürzel a répondu au sujet : Roadtrip 2020 « Gran Turismo – La dolce vita »
Je n'avais jamais lu en entier.....quel trip de rêve..
Quand, je serai retraité, je le referais bien en m'inspirant de ton parcours...
EB
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EB
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