La prochaine fois, vous aurez droit à un sujet sur les drive-in abandonnés aux Etats-Unis.

Retrouvons plutôt la nostalgie de l’Age d'or de l'automobile dans un contexte, disons, parallèle.

Car dans la sélection de cartes postales vintage qu'un touringer - accroc aux roadtrips à bord d'un véhicule ancien - collectionne dans son esprit, il est des images moins attendues mais qui correspondent parfaitement au mythe de la conquête des grands espaces par la route.

Dans l’immensité territoriale de l’ex-URSS, le réseau routier a, comme pour l’autre superpuissance de l’époque, largement contribué au développement économique et à la propagation d’un message politique basé sur l’affirmation d’un mode de vie. Sauf que dans le modèle communautariste, il n’y eut pas de hordes de voitures individuelles traversant le continent d’un bord à l’autre.

La notion de collectivisme privilégiait davantage le transport en commun et c’est par son expansion que l’autorité du régime communiste s’est également propagée. Plus loin, encore plus loin dans les steppes, chaque nouvelle station desservie par les services de l’Etat devenait un avant-poste de la culture soviétique idéale, créative, affirmative, illuminée…

Dédaignés par les gouvernements à la suite des changements historiques, les abribus de la Russie et de ses anciennes républiques sont les véritables marqueurs de ce style formel et poétique. Christopher Herwig, collaborateur régulier de GEO et CNN Travel, les photographie depuis 2002.

À la suite d’un périple de plus de 30 000 kilomètres à travers 13 anciennes républiques soviétiques, il a d’abord publié un ouvrage remarqué de 200 photos en 2015, puis un second sur le même concept en 2017, consacré plus particulièrement à la Russie.

Le vent souffle, il fait froid. L’horizon est partout. Il n’y a personne. Juste une route et un abribus. J’attends le car, comme dans « Le désert des Tartares »…

herwigphoto.com/soviet-bus-stops/





















Crédit photos : Christopher Herwig

C'est remarquable même si on est dans un registre particulier empreint d'un certain orgueil....c'est mieux que ce qu'a commis Albert Speer pour un régime au moins aussi sinistre par certains aspects...

EB